Les ingénieurs du génie civil visitentle chantier de l’autorouteYamoussoukro – Bouaké
Publié le : sam. 07/05/2022 19:26
Environ 200 personnes ont participé ce samedi 07 mai à une visite du chantier de la nouvelle autoroute reliant Yamoussoukro à Bouaké.
Le gros lot des participants de cette journée dénommée « Journée du génie civil » est parti d’Abidjan, tôt le matin. Deux autocars de 70 places et 30 places, auxquels s’ajoutent des véhicules particuliers ont formé le convoi depuis l’hôtel Ivoire jusqu’à l’hôtel Président à Yamoussoukro où ils ont-ils ont rejoint d’autres participants qui les attendaient.
Selon Ange Hervé Douan Bleu, ingénieur génie civil et président du comité d’organisation, l’idée de « la Journée du génie civil » vient du Dr Menin Messou, « premier docteur- ingénieur des ponts et chaussés en Côte d’Ivoire », un homme très respecté dans le milieu. « Il a émis l’idée de créer l’occasion pour que les ingénieurs du génie civil se retrouvent, notamment à travers des visites techniques ».
Une « visite historique »
Pour les organisateurs, il s’agit donc d’une « visite historique ». « Contrairement à beaucoup de professions, la nôtre est délicate et nous expose. Lorsqu’il s’agit d’une route, d’un bâtiment, d’un pont…les erreurs sont très vite médiatisées », constatent-ils. D’où l’idée d’initier des visites techniques qui vont être le cadre de partages d’expériences pratiques, au-delà de l’expression de la solidarité entre les ingénieurs.
Plusieurs structures publiques et privées se sont mobilisées pour cette première journée technique, depuis les années 1980, initiée par les ingénieurs eux-mêmes. L’Agence de gestion des routes (AGEROUTE), organisme public qui emploie bon nombre des ingénieurs s’y est impliqué au plus haut niveau. De même que le cabinet Menso, de Dr Menin Messou, ou encore Terrabo, et Public Work Contractor (PWC), compagnie internationale opérant notamment aux Etats-Unis dans les secteurs des transports et du bâtiment.
On note également la participation massive de « la relève », des étudiants. C’est une centaine d’étudiants, issue d’au moins quatre écoles qui ont participé à la visite.
Un chantier, deux lots…
Le projet de l’autoroute Yamoussoukro – Bouaké fait partie du grand projet de l’autoroute du nord, qui part d’Abidjan pour atteindre l’extrémité nord de la Côte d’Ivoire. Au-delà du territoire national, c’est une partie de l’autoroute internationale Abidjan – Ouagadougou au Burkina Faso.
Le chantier Yamoussoukro – Bouaké a été subdivisé en deux lots : Yamoussoukro – Tiébissou, d’une longueur de 37 km, d’un coût estimé à environ 81 milliards de francs CFA, financé par la Banque islamique de développement (BID) et l’Etat de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, les visiteurs ont été instruits par Traoré Abdoulaye, chef de projet. Ils ont appris qu’on est passé de 24 mois à 53 mois, pour la durée du projet, notamment à cause de la structure du sol qui a nécessité des travaux préalables.
Le présentateur a également donné les informations techniques, concernant par exemple la structure de la chaussée. Ainsi que sur les espaces de franchissent construits pour la sécurité des usagers piétons (6 passages piétons, en tout), de même que sur l’aménagement de marchés pour les populations que la route traverse, pour éviter que celles-ci encombrent la chaussée. L’autoroute Yamoussoukro – Tiébissou comporte par ailleurs 3 échangeurs.
Il faut noter aussi que le tronçon Yamoussoukro – Bouaké est doté d’un poste de péage, avec « tous les équipements pour qu’il soit opérationnel » dès l’ouverture de la route. Le projet a généré par ailleurs des ouvrages sociaux comme des forages, pour les populations.
Tiébissou – Bouaké : plus long, plus coûteux…
Le 2ème lot, qui part de Tiébissou à la grande ville du Centre (Bouaké) est le plus long, avec un peu plus de 84 km, auxquels s’ajoute « une voie rapide de 11 km, à l’entrée, au corridor sud de la ville. L’autoroute Tiébissou – Bouaké, selon les intervenants du chantier, a les caractéristiques suivantes : 7 échangeurs, 3 passages route, 8 passages piétons, un poste de péage…
Ce tronçon coûte un peu plus de 162 milliards de francs CFA, financé par Eximbank Chine et l’Etat de Côte d’Ivoire. Ce projet qui a démarré le 15 avril 2019 doit être livré le 31 décembre 2022. Le délai des travaux est estimé à 44 mois.
Le premier lot (Yamoussoukro – Tiébissou) est exécuté par le groupement d’entreprises marocainesSINTRAM Maroc / HOUAR. Le second lot est quant à lui opéré par le groupement chinois CBRC / CNCTPC.
Les lots sont contrôlés par le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD). L’AGEROUTE est le maître d’ouvrage délégué, c’est-à-dire la structure à laquelle l’Etat de Côte d’Ivoire a confié la commande du projet, pour l’ensemble du chantier.
Barthélemy KOUAME
kouamebarthelemy23@gmail.com
Coll : Noura DIAKITE
(Envoyée Spéciale)
